« Manger mieux, manger juste », tel est le credo de « La Ruche qui dit oui !», réseau de vente en circuit court créé en 2011. Mardi 29 novembre, elle essaimera à Volmerange-les-Boulay : ce sera la 17ème en Moselle.
Le 21 septembre 2011, la première « Ruche qui dit oui ! » ouvrait les portes de sa distribution dans la banlieue de Toulouse. A l’origine de cette start-up qui cartonne chez les consommateurs de produits locaux appelés « locavores », trois jeunes « geeks » qui créent la société « Equanum SAS », financée par des entrepreneurs du web tels que Xavier Niel de Free, Christophe Duhamel de Marmiton.org ou Marc Simoncini de Meetic. Fin 2012, elle obtînt l’agrément ESS (Entreprise Sociale et Solidaire). Aujourd’hui, 850 Ruches ont essaimé en France et dans les pays limitrophes, soit 135 000 clients ravitaillés par 5 000 producteurs.
Manger mieux et local
Envie de manger de bons produits frais et de saison, récoltés par des agriculteurs de la région ? « La Ruche qui dit oui ! » répond à cette attente. Ce service web donne des ailes aux circuits courts. Cette plate-forme de vente en ligne favorise les échanges directs entre producteurs locaux et communautés de consommateurs qui se retrouvent régulièrement lors de véritables marchés éphémères. Acheter sa viande et ses légumes auprès de producteurs du coin court-circuite la grande distribution, grande gaspilleuse et aux marges excessives. C’est pour certains le moyen de soutenir les agriculteurs en colère. D’autres y voient simplement un gage de qualité. Les circuits courts, ventes à la ferme, coopératives et AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), etc. les initiatives pour mettre en lien les producteurs et les consommateurs ne manquent pas.
Yves Jonquard, responsable de « La Ruche qui dit oui ! » de Volmerange-lès-Boulay (Crédits photo : Jean-Marie MATHE pour le Groupe BLE Loraine)
La 17ème « Ruche » en Moselle
Après Faulquemont, Metz, Sierck, Forbach ou Rombas, c’est Volmerange-les-Boulay, 600 habitants, qui accueille le mardi 29 novembre à 18 heures, la 17ème « Ruche » mosellane. A l’origine, fin 2015, c’est un projet de la municipalité de créer un commerce de proximité pour remplacer le café. En partenariat avec le syndicat arboricole, ce sera « La Ruche qui dit oui ! ». Depuis mars 2016, Yves Jonquard en est le responsable. Ces dernières semaines, l’emploi du temps de ce retraité dynamique, moniteur canin à ses heures, est plus que chargé, entre le démarchage de producteurs, la communication et la gestion du site de la « Ruche » et de ses 130 premiers membres inscrits. « Je connais le monde rural comme ancien salarié de la MSA et je suis un fervent adepte des circuits courts. Les gens se méfient de la grande distribution et ce type de consommation prend de l’ampleur, il y a une demande », explique-t-il.
Comment ça fonctionne ?
Pour ouvrir une « Ruche », un minimum de sept producteurs, dont un de viande, est obligatoire. Avec huit, Yves a rempli le contrat en attendant l’arrivée de nouveaux candidats. Tous se situent dans un rayon inférieur à 50 km. Ces producteurs, inscrits sur le site, doivent adhérer à une charte. Sur chaque vente réalisée, leur chiffre d’affaire est « amputé » de 8,35 % pour la rémunération du support technique, la « Ruche » mère, et de 8,35 % pour le responsable de la « Ruche ». Yves étant bénévole, c’est le syndicat arboricole qui en bénéficiera. Viande, légumes, fromages, céréales … tous les produits issus de l’agriculture locale sont disponibles. Une fois la commande effectuée et payée sur le site de la « Ruche », « l’abeille » (le client) choisit près de chez elle une « ruche » (le point-relais), tenue par une « abeille-reine » (80 % sont des femmes), où elle est inscrite. Les producteurs déterminent un minimum de commandes à atteindre pour livrer et ravitaillent le lieu de distribution.
Distribution des premiers paniers le 29 novembre
L’enregistrement des commandes commence le lundi 21 novembre. Les premiers clients de « La Ruche qui dit oui ! » de Volmerange-les-Boulay pourront consommer dès le 29 novembre. Des légumes labellisés 100 % bio du SCEA des Corbels de Servigny-les-Sainte Barbe ou du « Jardin de Cédric » d’Ottonville, des volailles et des œufs de « La p’tite basse-cour » de Condé-Northen, de la viande de porc de « La nouvelle prairie » à Ottonville, des fromages de « La biquetterie » de Bazoncourt, de la viande bovine de Berg-sur-Moselle, du miel et des escargots de Diddenuewen (Thionville) et des farines de Rezonville (producteur le plus éloigné situé à 35 km). La récupération des paniers, à l’atelier jus de pommes, aura d’abord lieu une fois par mois, le 29 novembre et le 20 décembre à 18 heures, puis deux fois par mois à partir de janvier. L’occasion de rencontres enrichissantes entre consommateurs et producteurs. « Ce n’est pas un drive », conclut Yves.
S’affranchir de l’agro-industrie
Sur le site de la « Ruche », le but est clair : « les communautés des « Ruches » grandissent et agissent localement pour s’affranchir de l’agro-industrie et retrouver leur liberté ». Le site met en avant « l’autonomie pour reprendre en main notre alimentation ». La plateforme de la « Ruche » est très pratique et souple pour commander des produits locaux, bio à 30 % et en agriculture raisonnée, avec un large éventail de choix. Il n’y a pas d’engagement, à la différence des AMAP, où le panier est imposé et payable d’avance.
Bon à savoir :
- le site : https://laruchequiditoui.fr/fr/assemblies/7281
- Début des commandes sur le site : lundi 21 novembre, pendant une semaine ;
- Distribution : mardi 29 novembre, de 18 à 19 heures, à l’atelier jus de pommes (10, Chemin de Lahr), près de l’église, à Volmerange-les-Boulay.