Créée l’été dernier à Nancy, la toute jeune entreprise SOS Futur entend réduire la fracture numérique en aidant les personnes en difficultés avec les nouvelles technologies à résoudre leurs problèmes. Rencontre avec son président fondateur Martin Thiriau, pur produit de la formation lorraine.
BLE Lorraine : Pourquoi et comment avez-vous décidé créer de cette start-up ?
Martin Thiriau : « J’ai toujours souhaité me lancer dans l’entrepreneuriat. Mon double-diplôme ICN (Institut Commercial de Nancy) et Ecole des Mines de Nancy en informatique et robotique m’a permis d’avoir les compétences nécessaires pour cela. Etant étudiant, il me semblait opportun de créer une entreprise car je n’ai « rien à perdre », pas de famille, pas de situation déjà bien ancrée, pas d’emprunts, etc. Cela me semble donc être la situation la plus propice. En partant du constat précédent et de cette situation, j’ai décidé de me lancer en mars 2015 dans l’aventure entrepreneuriale avec l’aide du PEEL (Pôle Entrepreneuriat Etudiant de Lorraine), qui est un organisme lié à l’Université de Lorraine, qui accompagne les étudiants dans leur projet entrepreneurial. Il m’a permis d’accroître mes compétences, notamment juridiques, et de rencontrer d’autres entrepreneurs étudiants comme moi, avec des problématiques similaires. Six mois plus tard, je me suis associé avec un ami également diplômé de l’Ecole des Mines de Nancy, Nicolas Meyer, qui est aujourd’hui Directeur Logiciel de SOS Futur.
SOS Futur a été officiellement créé en août 2016, après un lancement privé amorcé en début d’année. Nous sommes toujours hébergés dans les locaux de l’Ecole des Mines, qui nous incube pour les débuts de l’entreprise. Nous avons été par ailleurs lauréats de plusieurs concours au niveau régional : PEEL, PROMOTECH ou encore Lorraine Active. Nous recevons également le soutien d’organismes locaux comme l’Université de Lorraine et l’Office Nancéien des Personnes Agées. »
Les nouvelles technologies à portée de tous grâce à SOS Futur (Crédits photo : SOS Futur)
BLE Lorraine : Quel constat avez-vous fait avec votre start-up et quelles solutions proposez-vous pour y remédier ?
MT : « SOS Futur est parti d’un constat simple : nous rencontrons tous des problèmes avec les nouvelles technologies (ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés, domotique, etc.) et celles-ci évoluent trop vite pour arriver à tenir le rythme quand on n’est pas expert. On pense beaucoup à sortir de nouveaux produits, mais pas assez aux utilisateurs et si on sait les utiliser. Cela se voit au quotidien quand on doit sans cesse aider nos parents ou nos grands-parents à se servir de leurs appareils. Les nouvelles technologies deviennent alors trop souvent un frein alors qu’elles représentent de formidables opportunités.
Or, on le sait peu, mais 95 % des problèmes technologiques peuvent en réalité être résolus à distance. C’est pourquoi nous avons développé notre propre logiciel, couplé à une application mobile, d’assistance à distance, qui nous permet de résoudre les problèmes de nos clients à distance, sur leurs ordinateurs comme sur leurs appareils mobiles. Notre logiciel inclut également une forte composante pédagogique : nous pouvons en effet donner des instructions visuelles à nos clients, afin de leur montrer comment résoudre par eux-mêmes le problème. On n’apprend en effet vraiment qu’en pratiquant soi-même ! A la fin de l’intervention, un tutoriel est remis au client pour qu’il puisse revoir les manipulations, au cas où le problème se présenterait à nouveau.
Ainsi, SOS Futur vise au-delà de la simple résolution des problèmes : nous visons la montée en compétences de nos clients. Autres avantages de l’assistance à distance : elle permet une intervention immédiate et à un tarif beaucoup plus juste.
SOS Futur propose également d’autres métiers complémentaires à cette assistance : la formation et le conseil, ainsi que de l’aide à l’achat. En effet, beaucoup de gens sont perdus face à la pléthore d’objets high-tech en rayon. Nous pouvons les guider dans leur choix, en toute indépendance, afin qu’ils aient un appareil réellement adapté à leurs besoins et à leur budget. »
BLE Lorraine : Quelles sont les prochaines étapes du développement de votre start-up ?
MT : « Pour l’instant, l’activité de SOS Futur est cantonnée à Nancy et à sa grande agglomération. Ceci pour des raisons économiques et fonctionnelles : la communication est chère et nous préférons donc concentrer celle-ci dans la région. Cela nous permet également de roder notre logistique et nos différentes offres. Mais comme nous voulons développer l’assistance à distance, il n’y a donc pas de contraintes géographiques. C’est pourquoi nous prévoyons d’ici fin 2017 un déploiement national avec plusieurs pôles géographiques pour gérer les interventions plus classiques (domicile ou en magasin).
Côté purement technique, dans un avenir très proche, nous allons lancer une application sur iOS. Actuellement, SOS Futur est disponible sur Windows, Mac, Linux et Android. Nous aimerions également pouvoir fournir une prestation 24h/24, 7j/7, mais c’est actuellement impossible au niveau de nos ressources humaines. Nous avons en tout cas l’ambition de devenir la référence dans l’assistance à l’utilisation des nouvelles technologies ! »
BLE Lorraine : Est-il facile aujourd’hui d’entreprendre en Lorraine ?
MT : « L’écosystème entrepreneurial français a beaucoup évolué ces dernières années et évolue encore. Depuis quelques années, il est remis sur le devant de la scène, et notamment chez les étudiants, qui sont une force dynamique. La Lorraine a bien suivi le mouvement, notamment avec Lor’N’Tech labellisé FrenchTech. Cela permet d’avoir un environnement propice au développement : évènements, rencontres, aides et concours à la création, etc. Les politiques ont mis en place des outils facilitant l’entrepreneuriat et les financeurs suivent. C’est donc un environnement favorable aujourd’hui.
Même si l’échec est présent dans l’entrepreneuriat, il ne faut pas le voir comme négatif. Toute aventure entrepreneuriale est positive ! Il ne faut surtout pas hésiter à se lancer ! »