Le Centre culturel et numérique de Diddenuewen (Thionville) a dernièrement été inauguré. Baptisé Puzzle, ce nouvel outil à l’architecture audacieuse a trois vocations. Il s’agit d’abord d’un lieu de diffusion, une sorte de médiathèque d’un nouveau genre, mais aussi d’un centre d’art et d’un lieu de création dédié aux nouvelles technologies. La structure constitue en cela le totem thionvillois du réseau Lor’N Tech, labellisé French Tech.
L’équipement, qui a représenté un investissement de seize millions d’euros devrait rayonner bien au-delà de Diddenuewen. Le bâtiment constitue en effet à lui seul une œuvre architecturale à part entière. Avec sa terrasse sur le toit, ses bulles et ses grottes, il présente un vrai souci du détail, de l’esthétisme et du design. Mais Puzzle est surtout un concept innovant qui repose sur une philosophie de la vie et une certaine vision des choses. C’est un troisième lieu entre la maison et le travail qui doit favoriser les rencontres et les interactions entre les publics de tous les âges et de tous les horizons. C’est la raison pour laquelle le bâtiment qui s’étend sur 4 500 mètres carrés à la clarté étonnante est tourné vers l’extérieur. Le forum de Puzzle s’inspire ainsi de la conception antique de la place publique. Ce lieu de vie, d’échange et de rassemblement est d’ailleurs agrémenté d’un café.
La bibliothèque de Diddenuewen a déménagé sur le site. Elle a profité de cette opportunité pour se muer en une médiathèque plus complète et plus numérique. Outre les collections dédiées à l’art et la musique, Puzzle regroupe désormais trois nouveaux fonds consacrés au cinéma, aux jeux vidéos et à la musique vintage composés de 4 000 films, 600 jeux et 1 200 vinyles. Un fonds patrimonial de livres d’artistes complète cette collection.
Puzzle fait en outre la part belle à la jeunesse avec deux espaces ludiques dévolus à la petite enfance de 0 à 5 ans et aux enfants allant jusqu’à douze ans. Ces derniers peuvent également s’amuser dans la plaine de jeu et avec l’architecture courbée du bâtiment. Un salon numérique équipé de tablettes permet aussi d’expérimenter les nouvelles technologies. La structure abrite aussi quatre espaces d’exposition destinés à accueillir des jeunes artistes à l’image d’un cube noir de 300 mètres carrés et de deux salles blanches. Le quatrième espace sera prochainement consacré à l’artiste thionvillois Claude Weisbuch. Il présentera à travers une exposition permanente des gravures, des livres rares, des objets personnels et une presse à lithographie.
Le nouvel établissement thionvillois animé par 34 personnes est aussi un lieu d’expérimentation des arts plastiques et visuels, où le public peut suivre des cours et vivre des moments de coworking artistique. Dans le même esprit, deux laboratoires de langues sont à la disposition des visiteurs. Puzzle est par ailleurs équipé de quatre studios destinés aux pratiques numériques créatives : un grand studio collectif doté de plusieurs ordinateurs sous Windows, Linux et IOS et de différents périphériques (claviers, enceintes, micros, caméras, appareils photos, etc.), un studio réservé à l’image (montage vidéo, graphisme), un studio de mixage de son (écoute en streaming, musique assistée par ordinateur) et un studio de présentation ludique d’installations artistiques, d’innovations technologiques et scientifiques.
Plusieurs espaces au sein de Puzzle sont de même particulièrement identifiables et reconnaissables par leur atmosphère ou l’univers qu’ils proposent d’explorer. (Re)play permet ainsi de (re)découvrir l’histoire du jeu vidéo, le retrogaming et la réalité virtuelle dans une ambiance tamisée et insonorisée grâce à des bornes d’arcades. La Bulle Rose est le lieu de vie doux et coloré de l’espace jeunesse dans lequel parents et enfants peuvent partager des moments autour de contes, de spectacles et de projections. La Caverne constitue quant à elle l’espace de projection de Puzzle qui pose les bases de l’éducation à l’image. En partenariat avec le cinéma La Scala, l’idée est de comprendre et d’analyser la structure d’un film. De son côté, le Chalet est un espace cosy recouvert d’écorce, parfumé au liège et chauffé par un doux feu de cheminée. Dédié plus spécifiquement à la littérature, son ambiance est idéale pour stimuler l’esprit et trouver l’inspiration. Le centre névralgique de l’établissement a été nommé Cortex. Il peut accueillir 26 personnes pour des ateliers, des formations et des workshops. Le jardin en terrasse offre enfin une belle vue panoramique sur les toits de la ville. Pendant l’été, un café y est installé. Des jeux et des installations artistiques ont également été aménagés sur ce lieu suspendu.
Pour toutes ces raisons, de nombreux habitants voient déjà en Puzzle le nouvel emblème de Diddenuewen.
A noter que la grande exposition inaugurale de Puzzle, DESconnexions, permet de découvrir neuf installations surprenantes à l’image de la clairière interactive Alsos conçue par Scénocosme. Muni d’une lampe de poche, le visiteur explore le sous-bois à la recherche des fleurs fluorescentes qui répondent aux sollicitations lumineuses par des sons de plus ou moins faible intensité. Non loin de là, le jardin Akousmaflore est quant à lui composé de végétaux musicaux sensibles aux frôlements et à l’énergie électrostatique de l’homme. Les seize hommes debout du collectif AADN hèlent enfin les passants pour mieux les inviter à leur murmurer à l’oreille.