Piégé et chassé de manière intensive par l’homme pour sa viande, sa fourrure, son castoréum, à savoir la sécrétion d’une glande réputée pour ses vertus médicinales, et parce que l’on croyait à tort qu’il se nourrissait de poissons et de crustacés, le castor avait entièrement disparu de Lorraine au XVIIIème siècle. Il fait depuis un retour en force.
En 1983, quatre castors de la Vallée du Rhône furent relâchés sur la Moselle à Tonnoy, en amont de Nancy, puis à nouveau onze. Le castor fiber, ou castor européen, a depuis remonté le fleuve. Bien que très discret et difficilement observable, sa présence est désormais attestée à Pagny-sur-Moselle et Arnaville depuis 2005, à Jussy depuis 2006 et à Metz, Ennery et Hagondange depuis 2013. Les castors issus de la souche de la Vallée du Rhône devraient prochainement faire la jonction avec ceux issus d’une autre souche réimplantés par les Allemands et présents au Nord de la région. On en trouve ainsi également une douzaine dans le Bitcherland depuis 2010. Ces derniers proviennent justement des animaux relâchés entre 1994 et 2001 en Sarre qui ont colonisé le bassin de la Horn via la Blies et le Schwarzbach. Ces castors seraient répartis en deux groupes à Waldhouse et à Walschbronn. Au total, 650 castors sont recensés en Lorraine.
A noter enfin que le castor, espèce protégée, est le plus gros rongeur d’Europe. Il se nourrit exclusivement de végétaux. En hiver, il dévore des écorces. Des indices, à l’image du castoréum, des terriers-huttes, des barrages ou encore des empreintes, permettent aux spécialistes de déceler sa présence.