Le Musée de la Cour d’Or de Metz entend protéger près de 400 blocs lapidaires entreposés depuis huit ans dans une cour de l’établissement. Ce véritable trésor à ciel ouvert, composé notamment de stèles funéraires gallo-romaines, d’un pinacle, de têtes sculptées, d’une épitaphe médiévale où figurent les noms de grandes familles messines ou encore d’un sarcophage mérovingien, est soumis aux aléas climatiques et à une végétation galopante.
Si quelques blocs devraient prochainement intégrer le parcours muséographique de la Cour d’Or, une quinzaine de palettes contenant d’autres blocs lapidaires a déjà été transférée à la Maison de l’Archéologie et du Patrimoine de Metz-Métropole, où l’établissement dispose de 500 mètres carrés à hygrométrie constante. Mais ces derniers sont déjà largement occupés par la collection d’histoire naturelle et 600 taques de cheminées. Une centaine de blocs lapidaires supplémentaires pourraient malgré tout également y être entreposée en optimisant le rangement actuel du Musée de la Cour d’Or à la Maison de l’Archéologie.
256 autres palettes de blocs devraient à terme gagner un hangar hors gel que le Musée envisage de louer, voire d’acheter. Le déménagement de celles-ci représente à lui seul un investissement de 60 000 euros. En attendant, des mesures provisoires de protection vont être prises dans le courant des mois de septembre et d’octobre. Les blocs lapidaires seront ainsi recouverts avec des bâches et des sacs de sable grâce à un mécénat. Rappelons que les blocs avaient été déjà recouverts d’une grande bâche il y a cinq ans, mais le vent parvenait à s’y engouffrer.
A noter enfin qu’au milieu de la cour où sont actuellement entreposés les blocs lapidaires se trouve un trou qui conduit directement au frigidarium et aux vestiaires des thermes antiques. Si la ville se donnait les moyens, il serait possible de créer un véritable musée vivant avec des zones de travail in situ pour les archéologues.