L’AS Nancy-Lorraine et le FC Metz accèdent ensemble à la Ligue 1 ! Nancy est Champion de France de Ligue 2 pour la cinquième fois de son histoire. Après un suspense insoutenable dans leur duel à distance avec Le Havre pour la montée, les Messins terminent quant à eux troisièmes. Les deux clubs phares de Lorraine disputeront donc le fameux derby lorrain à l’étage supérieur !
L’ASNL, qui restait sur deux saisons refermées sur un goût d’inachevé (4ème en 2014 et 5ème en 2015), regagne ainsi sa place parmi l’élite du football français après l’avoir quittée en 2013. Et de la plus belle des manières puisque Nancy est Champion ! Un titre tout sauf usurpé tant les Nancéiens ont dominé de la tête et des épaules la Ligue 2 cette saison. Le club au chardon termine en effet premier avec 74 points, avec la meilleure défense et avec la seconde meilleure attaque.
Cette accession était vitale pour l’ASNL qui a fonctionné comme un club de Ligue 1 au cours de ses trois ans passés en Ligue 2, aussi bien en termes d’infrastructures que de personnel, le tout devant à chaque fois plus de 10 000 abonnés. Rien n’était pourtant écrit au début de la saison. A l’ouverture du championnat, les Nancéiens ne faisaient en effet pas vraiment office d’épouvantails au contraire de Sochaux et d’Auxerre, qui avaient affirmé leur ambition. Il faut dire que l’équipe lorraine devait évacuer la frustration du précédent exercice. Elle devait aussi et surtout composer avec une masse salariale encadrée et une interdiction de recruter à titre onéreux. A cela s’ajoutaient encore près de dix départs pour six arrivées. Michaël Chrétien, Dialo Guidileye, Benoît Pedretti, Loïc Puyo, Antony Robic et Brice Samba débarquaient en Lorraine. Un recrutement malin qui s’est avéré être par la suite d’une redoutable efficacité, d’autant plus qu’il s’est merveilleusement fondu aux révélations du centre de formation, notamment du capitaine Clément Lenglet, mais encore d’Arnaud Lusamba, de Youssef Aït Bennasser et d’Alexis Busin. Sans oublier l’inusable Youssouf Hadji. Pablo Correa, l’entraîneur de toujours, mérite également un grand coup de chapeau. Autrefois taxée de chantre du « jeu moche », son équipe a assuré le spectacle cette saison avec un jeu beaucoup plus léché et rythmé. Le plus lorrain de tous les Uruguayens vient ainsi de vivre sa quatrième montée avec Nancy, dont la seconde en tant qu’entraîneur qui avait déjà été marquée du titre de champion en 2005.
Le FC Metz est de son côté revenu de loin, de très loin même, au terme d’une saison bizarre, difficile, voire chaotique. Le club à la Croix de Lorraine l’avait pourtant bien entamée avec un nouvel entraîneur aux idées de beau jeu et un recrutement cosmopolite. Les Grenats ont souvent occupé le podium avant de s’en éloigner après de sacrés trous d’air, dont le premier a vu José Riga quitter les bords de la Moselle. Ils ont offert à leurs fidèles supporteurs autant de stress que de matchs inaboutis. Avec un football branché sur courant alternatif, Metz a ainsi dû patienter jusqu’à la 34ème journée pour battre une équipe du Top 10 du championnat, à la faveur d’un match décisif contre le Red Star. En position de force avant de pénétrer sur la pelouse du Stade Bollaert de Lens suite à une incroyable série de victoires, les hommes de Philippe Hinschberger, tétanisés par l’enjeu, ont complètement perdu le Nord en pratiquant un football de la peur après avoir rapidement encaissé un but. Le duel à distance pour la troisième place, synonyme de montée en Ligue 1, entre Metz et Le Havre a viré à la dramaturgie. Quelle émotion ! Pendant que les Normands atomisaient une équipe de Bourg-en-Bresse déjà en vacance et réduite à dix au bout de trente minutes, les Lorrains s’en remettaient au poteau, à une tête ou à une jambe pour empêcher le ballon de franchir une seconde fois leur ligne. Le Havre s’arrêtait finalement à cinq buts. Un seul de plus et c’était le scénario catastrophe pour les Grenats. Quand on pense que les Havrais ont fait un poteau, une transversale et encore un double-poteau … On comprend très vite que le suspense était insoutenable et l’atmosphère littéralement irrespirable. Au terme d’un improbable vendredi 13 footballistique, les Messins réussirent miraculeusement à conserver leur si précieuse troisième place. A égalité de points avec Le Havre (65 points) qui présente le même goal-average (+ 15), le FC Metz s’en tire grâce à une meilleure attaque (54 buts marqués au cours de la saison contre 52). Metz est bel et bien de retour en Ligue 1, un an seulement après l’avoir quittée.
Lendemain de fête en Lorraine !
Injustement privés de déplacement à Lens, 3 000 supporteurs des Grenats ont fêté leurs héros Place d’Armes à coups de chants et de fumigènes dans une atmosphère bon enfant. Quelques instants auparavant, 10 000 Nancéiens s’étaient rassemblés Place Stanislas pour célébrer les joueurs et l’entraîneur de l’ASNL, auréolés de leurs titre de Champion brandi face à la foule.
Cela faisait dix ans que la Lorraine n’avait plus vu ses deux clubs phares monter ensemble en Ligue 1. C’était le bon moment car les règles changent la saison prochaine. Il n’y aura en effet plus que deux accessions directes pour l’élite en raison de la création d’un match de barrage entre le troisième de Ligue 2 et le dix-huitième de Ligue 1.