François Hollande et Angela Merkel ont commémoré le Centenaire de la Bataille de Verdun. Ils ont fait comprendre aux 3 500 jeunes français et allemands présents que l’avenir passait par l’Europe.
3 400 figurants habillés en costume de combattants de la Grande Guerre ont fait revivre l’atmosphère du champ de bataille. Associée à jamais à l’horreur d’une boucherie innommable, l’évocation de Verdun résonne aussi depuis comme le symbole de la réconciliation et de la paix. Depuis ce jour de décembre 1984 où François Mitterrand et Helmut Kohl se sont recueillis main dans la main devant l’Ossuaire de Douaumont qui abrite les restes de 130 000 soldats français et allemands.
Après avoir débuté les cérémonies à la nécropole allemande de Consenvoye, où reposent 11 148 Allemands, un Russe et 62 Austro-Hongrois, François Hollande et Angela Merkel se sont quant à eux chaleureusement entrelacés les mains après avoir ravivé la flamme de l’Ossuaire. Très complices, ils ont également multiplié les accolades et les embrassades sur les quais de Verdun et sur le Pont Chaussée de la cité millénaire, où un lâché de ballons blancs de la paix a été effectué.
Le président français et la chancelière allemande ont auparavant officiellement inauguré le Mémorial de Verdun rénové en dévoilant une plaque en présence de Jean-Claude Juncker et de Martin Schultz, respectivement président de la Commission européenne et président du Parlement européen.
Le passage de relais de la préservation de la paix a été effectué à Douaumont, où près de 3 500 jeunes français et allemands ont couru au milieu des 16 000 croix blanches de la nécropole tels des soldats montant au front au son des tambours du Bronx. Le coup de feu tiré par une grande faucheuse montée sur échasses a ensuite mis fin aux combats au corps à corps chorégraphiés. Tous les jeunes se sont alors effondrés au ralenti. Après un long silence assourdissant, les 3 500 jeunes se sont relevés progressivement pour crier tous ensemble « Nous sommes là, wir sind da. On reste ! ». Ils se sont donnés la main quelques instants plus tard, afin de former une immense chaîne humaine. Cette mise en scène a été réalisée par Volker Schlöndorff, célèbre cinéaste allemand qui a grandi en France.
A noter enfin qu’Angela Merkel est devenue la première chancelière allemande à entrer dans la Mairie de Verdun pour y remettre le Prix de la Paix. Avant elle, jamais un dirigeant allemand ne s’était rendu à Verdun même, ville la plus décorée de France avec 28 médailles. La chancelière a laissé un message dans le Livre de la Paix, ouvert cinquante ans plus tôt par le général de Gaulle.