Une stèle à la mémoire des déportés de la Seconde Guerre mondiale a dernièrement été dévoilée près de la gare de Novéant-sur-Moselle en bordure du canal. Œuvre en pierre blanche de Meuse du sculpteur messin Denis Mellinger, elle représente un déporté décharné, nu, aux abois
La gare-frontière de Novéant-sur-Moselle était la porte d’entrée du IIIème Reich et le passage obligé de presque tous les trains de déportés en provenance de France. Comme des dizaines d’autres milliers de personnes en route pour les camps de concentration, Jean Moulin y a transité. Plus de 70 trains de déportés sont passés par Neuburg in Lothringen (nom allemand de Novéant-sur-Moselle) au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les privations d’eau et de nourriture, la durée du transfert ou encore la brutalité des gardes ont tué de nombreuses personnes dans ces convois. Le 2 juillet 1944, dans le train de la mort au départ de Compiègne et en direction de Dachau, sous une chaleur accablante, sur les 2 152 déportés entassés dans 22 wagons, seuls 519 arrivèrent en Bavière.
Les équipes de cheminots étaient changées à Novéant. Les déportés changeaient également de trains, puisque ceux-ci circulent à droite en Allemagne et à gauche en France. De nombreux cadavres tombaient sur le ballast à l’ouverture des wagons. Ceux qui tentaient de fuir étaient immédiatement abattus.
Avant cette stèle, seules les plaques en mémoire des passeurs rappelaient ces sinistres évènements.