La commune de Souilly, en Meuse, a dernièrement inauguré un vrai petit musée consacré au rôle majeur que le village a joué au cours de la Bataille de Verdun.
Souilly se situe en effet au milieu de la Voie Sacrée, unique axe stratégique qui permettait depuis Bar-le-Duc d’acheminer hommes, matériel, vivres et munitions au front. La commune en était ainsi suffisamment proche pour diriger la bataille, et assez éloignée pour y être en sécurité. La Seconde Armée avait installé en février 2016 son Quartier Général au premier étage de la Mairie de Souilly. Pétain, Nivelle, Guillaumat ou encore Hirschauer s’y sont succédé, avant de passer le relais en septembre 1918 à la Première Armée américaine de Pershing. Réaménagé, le bureau des généraux reproduit cette atmosphère et la tension qui y régnait. Une carte des lignes du front en 1916 se déploie sur tout un pan de mur de cette pièce d’une quinzaine de mètres carrés.
Le village d’à peine 561 habitants en 1914 devint en quelque sorte le centre du monde pendant près d’un an. Une véritable ville de garnison qui accueillit jusqu’à 10 000 personnes. Celle-ci fut dotée d’un hôpital de 1 100 lits pour prendre en charge les blessés et les malades avant d’organiser leur évacuation sanitaire, d’un camp pour regrouper plus de 5 000 prisonniers allemands et d’un terrain d’aviation d’une capacité de 80 appareils. L’ensemble du gratin de l’armée française et les chefs d’Etat étrangers posèrent leurs valises à Souilly.
Avant l’aménagement de cette espace d’exposition permanente de 160 mètres carrés dans le cadre du Centenaire de la Première Guerre mondiale, rien ou presque ne rappelait cette effervescence passée. Le vide est à présent combler. Intelligent scénographie, le petit musée évoque la transformation du village et le rôle du Quartier Général à travers des films d’époque, des photographies, des objets et des animations.
