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La Saga Amnéville – Episode 1 : la Naissance

Les médias s’acharnent à multiplier les éclats journalistiques faux ou obsolètes sans contrôler leurs informations pour créer polémiques et scandales.

Le Maire Eric Munier ne ménage pourtant pas ses efforts pour démontrer la valeur ses actions en faveur de sa gestion et officialiser tous les accords et toutes les préconisations qui permettront de sauver les satellites malades du Pôle thermal et Touristique d’Amnéville.

Mais comment en est-on arrivé là ?

Il faut chercher dans notre histoire les raisons de ce parcours atypique et l’évolution de la galaxie amnévilloise, où rien ne se passe vraiment comme ailleurs en Lorraine …

Episode I : la Naissance

Tout commence après la défaite de Napoléon III lors de la Guerre de 1870-1871 marquée par l’Annexion d’une partie de l’Alsace et de la Lorraine. Une annexion douloureuse qui fut cependant bénéfique d’un point de vue économique.

Afin de contrer l’avance technologique et économique des établissements De Wendel, le Kaiser Wilhelm fit construire deux usines concurrentes, l’une à Hagondange et l’autre à Rombas. Il faut des bras et la plaine agricole qui sépare ces deux usines constitue un endroit idéal pour bâtir ce que l’on appelle communément les cités.

Notre terre rime avec richesse, Eldorado et Texas, d’où un afflux massif de main d’œuvre de tous horizons. C’est à ce moment-là qu’apparait le mot Stahlheim, pour désigner la ville de l’acier. Ce nom circulait déjà depuis quelques années lorsque le Bezirkspräsident Graf Zeppelin nomma, le 21 mai 1902, une commission de création pour l’exécution des droits et devoirs jusqu’aux prochaines élections municipales. Le ban municipal « extra Orne » de Gandrange fut alors séparé de sa commune initiale pour devenir Stahlheim.

En 1895, 91 habitants étaient recensés sur ce ban, c’est dire qu’il n’y résidait que quelques autochtones. Les arrivées massives d’immigrants allemands, alsaciens et lorrains du Bitcherland métamorphosèrent la cité culturellement et linguistiquement. A tel point que ce ban, placé à cheval sur la frontière linguistique séparant la Lorraine Francique de celle de l’ancien Duché de Bar, francophone, se transforma en îlot germanophone opaque.

Bien entendu, les autres localités de la vallée de l’Orne subirent également des arrivées massives d’ouvriers cosmopolites, mais celles-ci furent davantage mêler aux populations sédentaires. Les évolutions culturelles s’y firent, évidemment, dans un esprit de partages et d’échanges, contrairement à Stahlheim, où une culture germanique s’enracina profondément.

Les archives municipales démontrent des liens étroits avec l’usine de Rombas, sous une direction allemande. Les archives associatives parlent quant à elles d’une germanisation nationaliste forte. La gymnastique locale fut par exemple baptisée Turnverein Vater Jahn, du nom de l’inventeur des agrès allemands et également père fondateur du nationalisme allemand du XIXème siècle. De manière générale, l’ensemble des clubs de sports, des chorales et des groupes musicaux fut germanisé.

En parallèle de la métamorphose urbanistique de Metz, Stahlheim se voit flanqué d’une mairie, d’une école et d’une salle des fêtes gigantesques. Le contraste, flagrant, veut démontrer la puissance prussienne qui dérape rapidement vers la propagande politique.

Stahlheim n’est pas épargné par les horreurs de la Grande guerre et perd 134 de ses enfants du côté allemand et deux du côté français.

L’issue du premier conflit mondial, entérinée le 11 novembre 1918, provoque le départ de 80 % des Allemands qui retournent chez eux, laissant derrière eux les Alsaciens et les Lorrains germanophones essentiellement de souche ouvrière.

La fracture est totale.

A suivre.

Rédigé par Ernest VARNIER

Président de l’Association Patrimoine et Mémoires d’Amnéville pour le Groupe BLE Lorraine.

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