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Acier chinois : le double-jeu d’ArcelorMittal

La Confédération Générale du Travail (CGT) d’ArcelorMittal a dernièrement révélé qu’un stock de 171 bobines d’acier bas de gamme galvanisé chinois destinées au bâtiment et à l’automobile produites par BaoSteel, quatrième sidérurgiste mondial, livrées par péniche et appartenant au négociant Gans, avaient transité par GEPOR (Groupement pour l’Exploitation des Ports Privés) à Illange. Filiale détenue à 100 % par ArcelorMittal, GEPOR n’achète et ne vend aucun produit. Elle gère uniquement la logistique portuaire sur la Moselle des commandes de ses clients, principalement des entreprises de négoce européennes.

L’annonce embarrasse néanmoins le leader mondial de l’acier, qui a été l’un des principaux artisans de la grande manifestation antidumping chinois organisée le 15 février dernier à Bruxelles pour demander l’instauration de nouvelles barrières douanières pour protéger l’industrie européenne. Après avoir réduit ses capacités de production en Europe, notamment à Hayange, ArcelorMittal, dont les résultats financiers ont plongé l’an dernier, profite à fond des bas coûts chinois. Sa direction a ainsi avoué avoir vendu en 2015 de l’acier chinois bas de gamme qu’elle disait ne pas pouvoir trouver dans ses propres usines.

Rappelons enfin qu’ArcelorMittal s’est associé en 2014 avec le sidérurgiste chinois Hunan Valin pour créer une joint-venture, afin de fabriquer en Chine de l’acier pour l’industrie automobile à haute valeur ajouté à l’image de l’USIBOR de Florange. Jusqu’en 2011, ArcelorMittal avait également travaillé avec BaoSteel et Nippon Steel pour produire à Shanghai de l’acier destiné au marché asiatique.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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